Par son Programme de soutien aux projets structurants en santé durable, l’Alliance santé Québec soutient le démarrage de projets intégrateurs qui contribuent à l’activation de l’écosystème apprenant et qui visent à éliminer des cloisons entre les disciplines et les différents secteurs d’activité, en permettant d’apporter un éclairage nouveau sur les différents enjeux reliés à la santé durable.
Consultez ci-dessous la liste et les résumés des projets qui se sont démarqués et qui démontrent la force et l’importance des collaborations interdisciplinaires et intersectorielles dans la résolution de ces défis de plus en plus complexes.
Résumés des 6 projets gagnants de l’Appel à propositions 2021-2022
Responsable principale
Geneviève Belleville, Faculté des sciences sociales, Université Laval
Coresponsable
Julie Tremblay, Viol-Secours
Domaine de recherche ou d’intervention: Offre de soins en santé mentale — traitement psychologique spécialisé des conséquences de l’agression sexuelle
Le traitement psychologique spécialisé des conséquences de l’agression sexuelle est un besoin social criant. Au Canada, 636 000 agressions sexuelles sont déclarées annuellement. L’accès à la psychothérapie est une préoccupation importante dans le système de santé et particulièrement chez les victimes d’agression sexuelle. Ce projet vise la création de l’équipe RESILIENT, une équipe interdisciplinaire et intersectorielle composée de chercheurs et chercheuses, intervenants et intervenantes, cliniciens et cliniciennes, représentants et représentantes d’organismes communautaires, décideurs et décideuses, et de membres de la communauté. Rassembler cette équipe permettra de mieux comprendre les besoins et les opportunités pour l’adaptation et la diffusion de la plateforme RESILIENT, un autotraitement en ligne qui offre des stratégies éprouvées pour traiter les symptômes de trouble de stress post-traumatique, l’humeur et les difficultés de sommeil. Plus qu’une page Web d’information, RESILIENT est un autotraitement individualisé complet incluant de la psychoéducation, des activités interactives, des outils de suivi, des auto-évaluations et des recommandations personnalisées. Dans une perspective de santé durable, RESILIENT se positionne comme outil novateur permettant d’offrir une intervention efficace, durable et informée par les besoins spécifiques des personnes ayant vécu une agression sexuelle et permet de rendre plus équitable l’offre de services aux personnes de tous genres et aux parcours diversifiés.
Responsable principal
Nicolas Dupré, Faculté de médecine, Université Laval, CHU de Québec-Université Laval
Coresponsable
Jean-François Gagnon, Université du Québec à Montréal
Domaine de recherche ou d’intervention: Santé durable, maladie de Parkinson et troubles associés
La maladie de Parkinson et les troubles associés (Parkinson+) comptent parmi les conditions neurologiques dont la prévalence et la mortalité ont le plus augmenté. L’évolution de la maladie peut être influencée par des déterminants de la santé comme les facteurs environnementaux. Les données disponibles sur ce phénomène sont parfois préoccupantes. Avec nos collaborateurs (cliniciens, chercheurs, citoyens) et partenaires (réseaux et plateformes de recherche, organismes dédiés aux personnes atteintes ainsi qu’à leurs proches), notre objectif est d’agir sur les déterminants pertinents au Parkinson+. Les premières réalisations pour atteindre cet objectif seront de placer certaines données collectées par le Réseau Parkinson Québec (RPQ) ainsi que par le Réseau Parkinson Canadien Ouvert (RPCO) sous l’ombrelle «santé durable» en capitalisant sur l’expertise de PULSAR et de faire en sorte que les participants à la recherche aient accès à certaines données les concernant. Le projet s’inscrit dans un esprit de science ouverte avec le désir de créer des partenariats et de nouvelles opportunités en santé durable. Pour s’assurer de retombées concrètes, il faudra agir en disséminant les résultats de recherche non seulement par la publication d’articles scientifiques, mais également auprès de professionnels de la santé et d’organismes travaillant avec les communautés, comme Parkinson Québec. Ce projet aura également un impact structurant sur l’écosystème de recherche en santé durable.
Coconstruction d’un Living Lab au sein des maisons des aînés et alternatives
Responsable principal
Carol Hudon, Faculté des sciences sociales, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Coresponsables
Caroline Sirois, Faculté de pharmacie, CHU de Québec-Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Charles Batcho, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Domaine de recherche ou d’intervention: Vieillissement — milieux de vie et de soins
Le projet de maisons des aînés et alternatives représente un moyen novateur pour améliorer la qualité des milieux d’hébergement de soins de longue durée. Actuellement en édification, il apparaît opportun de coconstruire une structure organisationnelle de type Living Lab qui aura pour principale mission de contribuer à l’amélioration des soins, de la santé et du bien-être des résidents, mais aussi des travailleurs. Grâce au maillage entre chercheurs, cliniciens, intervenants, décideurs, citoyens partenaires et résidents, le Living Lab proposé sera un environnement de collaboration interdisciplinaire et intersectorielle durable; il déploiera divers projets axés sur les besoins des résidents et des travailleurs dans l’écosystème apprenant en santé durable. Notre approche encouragera la conception et le développement de solutions innovantes, sur les plans humain, social, environnemental et technologique, ainsi que sur le plan de l’organisation du travail et de la formation des intervenants. Le Living Lab n’est pas simplement un lieu d’expérimentation et d’innovations, c’est surtout un lieu de concertation, de mobilisation et de transfert des connaissances. Les acteurs du milieu, tout comme les résidents, détiennent les connaissances les plus pertinentes du contexte de vie dans lequel les projets seront déployés et les chercheurs apporteront les connaissances scientifiques pour assurer la pérennité et le développement continu du modèle des maisons des aînés et alternatives.
Intégration des techniciens ambulanciers pour le référencement vers la gériatrie sociale
Responsable principal
Éric Mercier, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Coresponsables
Bruno Pilote, Faculté des sciences infirmières, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Marcel Émond, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Domaine de recherche ou d’intervention: Services préhospitaliers d’urgence, gériatrie
La gériatrie sociale a pour objectif d’améliorer la qualité de vie et de faciliter le maintien à domicile des personnes âgées en agissant directement dans leur milieu de vie. Identifier les aînés qui pourraient bénéficier des services de la gériatrie sociale peut toutefois être difficile. Nous proposons donc de créer une collaboration nouvelle entre les services préhospitaliers d’urgence et la gériatrie sociale afin que les techniciens ambulanciers puissent dépister et référer les personnes âgées en perte d’autonomie à des services communautaires. De plus, à l’heure actuelle, tous les patients qui contactent le 911 sont transportés dans une urgence après une évaluation par les techniciens ambulanciers. À l’aide de notre projet, nous visons à remplacer les transports vers des salles d’urgence des aînés qui contactent le 911 pour une problématique de santé non urgente par l’opportunité de travailler en collaboration avec les médecins de famille et la gériatrie sociale, en offrant des soins de proximité qui sont adaptés à leurs besoins. Ainsi, avec l’implication des décideurs, des gestionnaires, des cliniciens et des patients, nous désirons créer les bases d’un tout nouveau modèle de soins dans notre région. Finalement, avec les expériences acquises lors de notre projet collaboratif, nous désirons effectuer un projet de recherche qui nous permettra de comprendre comment le système de santé peut mieux répondre aux besoins des aînés après un appel 911.
Responsable principal
Jean-Sébastien Paquette, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale, CISSS de Lanaudière
Coresponsables
Matthew Menear, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Marie-Thérèse Lussier, Université de Montréal
Domaine de recherche ou d’intervention: Amélioration de la qualité des soins en 1re ligne
Quali-Santé Québec est une initiative qui a pour objectif de mettre en place les conditions gagnantes permettant d’arrimer un projet de recherche et d’amélioration continue de la qualité avec une initiative de contribution à la banque de données en santé durable (BDSD) de PULSAR. Pour y arriver, nous formerons un groupe de travail interdisciplinaire qui pilotera l’adhésion des groupes de médecine de famille universitaire (GMF-U) du Réseau de recherche axée sur les pratiques de première ligne (RRAPPL) de l’Université Laval au Réseau canadien de surveillance sentinelle en soins primaires (RCSSSP) et qui mettra en place les infrastructures nécessaires à une contribution des données issues de ce projet vers la BDSD de PULSAR. Un partenariat avec le comité local d’amélioration continue de la qualité (CLACQ) d’un GMF-U de notre RRAPPL permettra d’intégrer des patients partenaires, des cliniciens, des professionnels de la santé, d’un agent d’amélioration continue de la qualité, des gestionnaires et des décideurs dans le pilotage de notre proposition avant une mise à l’échelle. L’expertise pour réaliser Quali-Santé Québec sera apportée par un partenariat avec le RRAPPL de l’Université de Montréal, qui fait déjà partie de RCSSSP, et avec l’équipe de PULSAR pour la BDSD. Les retombées de ce projet vont améliorer les soins dans les GMF-U et renforcer la position de l’Université Laval comme un acteur clé de la recherche sur la santé durable.
Responsable principale
Anne-Marie Pinard, Faculté de médecine, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Coresponsables
David Ogez, Université de Montréal
Pierre Rainville, Université de Montréal
Domaine de recherche ou d’intervention: Soins palliatifs, interventions non pharmacologiques
La qualité de vie en soins palliatifs de fin de vie à domicile représente un idéal dont l’atteinte est souvent incertaine. En effet, l’accès limité aux ressources et services peut affecter le contrôle de la douleur, l’anxiété et la souffrance, ainsi que des effets secondaires des médications. Des recherches montrent que les interventions musicales et l’utilisation de l’hypnose médicale peuvent contribuer à réduire la douleur et l’anxiété et ainsi améliorer le bien-être psychologique de patients dans plusieurs contextes cliniques. En collaboration avec 22 participants-évaluateurs ayant des expertises complémentaires et issus de différents milieux (communauté, santé, universitaire), nous avons développé, au cours de la dernière année, un programme d’intervention adapté aux soins palliatifs de fin de vie à domicile qui allie hypnose médicale et musique. Ce programme a pour but de potentialiser les effets de ces techniques et de permettre une prise en charge individualisée des patients en leur proposant de sélectionner leur modalité préférée: hypnose médicale, musique choisie ou hypnose médicale avec musique choisie. Les prochaines étapes visent à préparer et planifier la réalisation d’une étude de faisabilité auprès de patients en soins palliatifs de fin de vie du CISSS de Chaudière-Appalaches, puis à développer des partenariats avec d’autres milieux de soins du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du CISSS de Chaudière-Appalaches, afin de poursuivre la validation du programme lors d’une phase d’expérimentation de plus grande envergure (ex. essai randomisé contrôlé multicentrique).
Résumés des 6 projets gagnants de l’Appel à propositions 2020-2021
Responsable principal
Mohsen Agharazii, Faculté de médecine, Université Laval, CHU de Québec-Université Laval
Coresponsables
Fabrice Mac-Way, Faculté de médecine, Université Laval, CHU de Québec-Université Laval
Claudia Gagnon, Faculté de médecine, Université Laval, CHU de Québec-Université Laval
Domaine de recherche ou d’intervention: Santé de la femme, santé publique
Au Québec, plus de 1,5 million de femmes sont ménopausées, et la ménopause affecte à la fois la santé osseuse et la santé cardiovasculaire. L’évolution des connaissances suggère qu’il y a un lien entre la fragilité osseuse et les maladies cardiovasculaires chez la femme. Cependant, les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires chez la femme ont été relativement sous-étudiés. S’inscrivant dans une démarche de santé durable, ce projet de recherche participative vise à générer une collaboration concertée entre les patientes partenaires, étudiants, chercheurs et cliniciens de différentes disciplines afin de développer une stratégie thérapeutique innovante dans le but d’améliorer la santé et le bien-être des femmes. Plus spécifiquement, nous désirons identifier et utiliser des approches thérapeutiques pour préserver la santé osseuse dans les premières années après la ménopause afin de prévenir l’apparition de complications cardiovasculaires. La réalisation de ce projet aura des retombées directes pour le développement de la recherche dans la grande région de Québec, à la fois en termes de subventions de recherche et d’innovation thérapeutique pour la santé des femmes. Le soutien de l’AsQ est essentiel dans ce projet pour l’implantation d’une structure logistique fonctionnelle permettant le regroupement et la collaboration intersectorielle des experts dédiés, plaçant ainsi la région de Québec au rang de leader dans le domaine de la santé de la femme.
Responsable principale
Émilie Dionne, Faculté des sciences sociales, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Coresponsables
Thierry Belleguic, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Laval
Éric Gagnon, Faculté des sciences sociales, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Domaine de recherche ou d’intervention: Sciences de la santé, sciences sociales, arts et lettres (des enjeux de santé durable et du bien-être du vieillissement)
Vivre et vieillir en santé constitue un enjeu de taille dans les sociétés occidentales où les idéaux de l’autonomie et l’indépendance dominent et forgent nos imaginaires sociaux. Il importe d’œuvrer à la production de nouveaux savoirs et récits d’expériences, issus de la pratique et du contexte réel du vécu, pour transformer l’imaginaire social du vieillissement, soutenir des pratiques de soin nouvelles et en émergence et en imaginer de nouvelles. Le projet VITA-Lab vise la mise à profit des arts et des humanités pour coproduire des récits inédits du vieillissement, de sorte à mieux faire connaître et diffuser la richesse, la créativité et les expériences positives, productives et plurielles du vieillissement. Via la création d’une communauté de pratiques intersectorielle et interdisciplinaire, ces récits d’expérience et de savoirs seront coconstruits avec les aîné(e)s et les soignant(e)s en intégrant les approches artistiques. Si obtenus, les fonds seront mobilisés pour développer une demande au programme de subvention Savoir du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH). Une recension des écrits sur l’intégration des arts en recherche et soins du vieillissement, des rencontres de travail en mode virtuel, un symposium, une plateforme d’échanges virtuelles et de l’analyse qualitative des échanges formels et informels des collaborateurs et partenaires du projet soutiendront le développement de la demande.
Responsable principale
Isabelle Feillou, Faculté des sciences sociales, Université Laval
Coresponsable
Nathalie Jauvin, INSPQ
Domaine de recherche ou d’intervention: Santé au travail et santé des populations (projet multidisciplinaire), relations industrielles, sociologie du travail, participation sociale, organisation des systèmes de soins dans le système de santé et des services sociaux, aménagement
Les CHSLD sont à la fois des milieux de vie, de soins et de travail mais rares sont les espaces permettant un dialogue entre leurs différents acteurs. Or, ces espaces de dialogue constituent des leviers nécessaires pour créer des organisations capacitantes préservant la santé physique et psychologique, répondant aux différences interindividuelles et favorisant autonomie et apprentissage. Notre projet vise justement à constituer une équipe interdisciplinaire et intersectorielle qui préparera un atelier de réflexion fédérateur qui jettera les bases d’un projet de recherche-action et contribuera: 1) à la création d’un espace de dialogue entre usagers, leurs proches, les gestionnaires et les travailleurs dans les CHSLD et 2) au développement d’interventions innovantes afin de favoriser la santé durable des travailleurs, des résidents et de leurs proches dans ces CHSLD, publics et privés. L’équipe du projet sera constituée de chercheurs et de collaborateurs ayant des perspectives et des expertises complémentaires. Ce financement permettra de développer des collaborations et des connaissances originales issues d’un croisement de perspectives de recherche et de pratique, interdisciplinaires et intersectorielles. Cette initiative vise ultimement à permettre le développement d’interventions innovantes visant à améliorer la santé durable, physique et mentale des travailleurs, des résidents et de leurs proches.
Responsable principale
Judith Lapierre, Faculté des sciences infirmières, Université Laval
Coresponsables
Jacinthe Picard, Centre d’amitié autochtone de Québec
André Castonguay, Fédération régionale des OBNL d’habitation de Québec et Chaudière-Appalaches
Domaine de recherche ou d’intervention: Équité, santé préventive
Les peuples autochtones diversifiés sont confrontés non seulement à des inégalités sociales et de santé, mais à des systèmes brimant les droits fondamentaux. Trop souvent victimes d’intimidation, de violence et de sévices issus de systèmes coloniaux altérant les modes de vie, les liens sociaux et créant des fractures identitaires et familiales intergénérationnelles, les Autochtones font face à une pénurie de logements, déterminant proximal de santé, sans précédent. L’instabilité résidentielle, les tensions accrues au sein des ménages et des conditions abominables de logements entravent l’espoir d’une santé collective durable. La santé durable aspire à un état complet de bien-être mais lorsque les processus la déterminant sont défaillants, l’une des priorités qui s’impose est l’innovation dans nos procédures. Notre alliance reconnaît et valorise les savoirs et les pratiques autochtones dans la co-définition d’une habitation communautaire avec soutien gérée par le Centre d’amitié autochtone de Québec. Pour notre alliance apprenante des principes, des valeurs et de la vision du monde autochtone, créer ensemble un milieu de vie autochtone conduit à une santé durable, globale et environnementale. Nous proposons de consolider le partenariat pour déposer un projet d’habitation à la ville, développer une demande de subvention et contribuer à renverser la triple aliénation identitaire, culturelle et territoriale par un processus favorable à l’autodétermination et à la justice sociale.
Responsable principal
Mathieu C. Morissette, Faculté de médecine, Université Laval, IUCPQ-Université Laval
Coresponsables
Linda Paquette, UQAC
Andréanne Côté, Faculté de médecine, Université Laval, IUCPQ-Université Laval
Domaine de recherche ou d’intervention: Psychologie, toxicomanie, pneumologie, biologie
Le vapotage est une nouvelle habitude de vie capable de causer la dépendance et à propos de laquelle on ne connaît que très mal les effets sur la santé. Bien que les chercheurs biomédicaux s’attardent à identifier les effets du vapotage, il n’en reste pas moins que la diversité des ingrédients de liquides de vapotage, leurs provenances ainsi que les façons de les vapoter complexifient les recherches. Mieux comprendre les habitudes et comportements de vapotage afin de mieux définir les approches de recherche est essentiel si l’on veut pouvoir identifier des effets que peut avoir le vapotage sur la population. Pour ce faire, nous voulons former un groupe multidisciplinaire de chercheurs en biologie pulmonaire, psychologie, médecine respiratoire et recherche qualitative afin d’identifier les habitudes de vapoteurs adolescents et adultes de la région de Québec. Nous collaborerons avec des membres de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et des directions scolaires. Des entrevues avec des vapoteurs de tout âge permettront de définir les différentes habitudes particulières au vapotage. À plus long terme, ces travaux serviront à la création de questionnaires complets et mieux amarrés aux vraies habitudes de vapotage de la population afin de poursuivre des études quantitatives plus importantes. Finalement, les informations recueillies permettront de diriger la recherche biomédicale afin de mieux définir les questions de recherche et s’attaquer aux habitudes les plus importantes ou plus à risque de conséquences pour la santé. La santé durable passe premièrement par l’acquisition de connaissances, et le vapotage en est un cas flagrant.
Responsable principale
Kadija Perreault, Faculté de médecine, Université Laval
Domaine de recherche ou d’intervention: Accès aux services en réadaptation physique
L’accès à des services publics de réadaptation physique représente actuellement un défi de taille pour la population québécoise, les besoins étant immenses, mais les services limités. Dans le contexte actuel de la pandémie de COVID-19, étudier et assurer un accès équitable et en temps opportun à des services de réadaptation physique est d’autant plus important. La présente proposition vise à soutenir la création et le développement d’une équipe interdisciplinaire et intersectorielle qui agira comme leader scientifique sur l’étude et l’amélioration de l’accès aux services de réadaptation au Québec. Trois activités complémentaires ont été identifiées pour atteindre les objectifs ciblés: 1) évaluation des besoins de services de réadaptation et des stratégies à mettre en place dans le contexte pandémique, 2) réalisation d’un scan environnemental de projets innovants ciblant l’amélioration de l’accès aux services de réadaptation physique au Québec, et 3) réalisation d’activités menant au dépôt d’une demande de subvention d’envergure. L’identification de stratégies efficaces et efficientes améliorant l’accès aux services de réadaptation physique est cruciale dans une perspective de santé durable. Cette proposition permettra de rassembler une équipe composée de chercheurs et d’une diversité d’autres acteurs pour générer des activités de recherche visant à identifier, développer, implanter et évaluer des stratégies pour améliorer l’accès aux services de réadaptation physique.
Résumés des 6 projets gagnants de l’Appel à propositions 2019-2020
Patrick Archambault et al., Faculté de médecine, Université Laval, CISSS de Chaudière-Appalaches, CIUSSS de la Capitale-Nationale
La recherche en santé au Canada a une réputation mondiale d’excellence. Malgré ce fait, le Canada peine à transformer ces connaissances en soins de haute qualité. Les chercheurs ont été mis au défi de trouver des solutions qui soutiennent l’implication des utilisateurs locaux dans l’adaptation des outils de connaissances. Le manque d’accès en temps réel à ces outils expose les patients au risque de ne pas recevoir des soins optimaux. Nos résultats préliminaires d’un projet pilote au CISSS de Chaudière-Appalaches testant Microsoft Teams et SharePoint comme outils collaboratifs, choisis par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, montrent que ces outils sont appréciés. Cependant, ces logiciels ne répondent pas à tous les besoins exprimés. Objectif: En collaboration avec les gens du terrain, des décideurs et autres, nous proposons une bibliothèque infonuagique d’outils de connaissances pour répondre aux besoins des parties prenantes. Méthodologie: Nous hébergerons notre bibliothèque au sein de PULSAR qui utilisera une infrastructure basée sur WikiSuite. Celle-ci contiendra des outils de connaissances fiables créés en collaboration par et pour: les cliniciens, les patients, les administrateurs et les décideurs. Trois ateliers de conception sont planifiés pour aborder les aspects du développement intégré de notre projet (architecture, droits d’auteur, interface utilisateur) et permettront d’en concevoir les premiers prototypes. Ces ateliers combineront une pensée divergente/convergente pour permettre d’explorer un large éventail d’idées. Résultats attendus: Ce projet renforcera un réseau existant de collaborateurs dans plusieurs domaines et ultimement améliorera la santé des Québécois.
Vicky Drapeau et al., Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, IUCPQ-Université Laval
La santé durable est un concept récent qui repose sur une compréhension élargie de la santé et du bien-être et qui comprend tous les facteurs en interrelation et interdépendance qui influencent la santé, en y ajoutant des dimensions de temporalité, d’équité et de pérennité. Elle représente notre point de départ pour concevoir une nouvelle stratégie d’évaluation, de promotion et d’intervention qui pourrait agir en amont, c’est-à-dire avant que les problèmes de santé apparaissent. Ce projet vise à planifier les premières étapes pour la conception et la validation d’une nouvelle méthode d’évaluation de la santé durable qui exploitera le potentiel du numérique et de la science des données. Ce modèle d’évaluation sera dans un premier temps testé auprès des membres de la communauté universitaire (ULaval) afin d’identifier tôt des individus à risque de dévier d’une trajectoire de santé durable et d’améliorer nos capacités à intervenir de façon préventive. Il s’agit d’une étape de faisabilité qui permettra aussi l’identification de différents enjeux reliés à ce projet en vue de préparer une demande de financement plus importante pour réaliser le projet global. En plus de soutenir une nouvelle recherche collaborative en santé durable, ce projet fournira une vision plus complète de la santé de la population en prenant en considération un nombre imposant et varié de déterminants et d’indicateurs de la santé durable; favorisera la prise en charge préventive de sa santé et de son bien-être et donnera des informations aux décideurs (ULaval, Mon équilibre UL) afin de les assister dans la prise de décision et la mise en place de politiques et de programmes en lien avec la santé.
Richard Fleet et al., Faculté de médecine, Université Laval, CISSS de Chaudière-Appalaches, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Ce projet vise à améliorer la santé des populations rurales, la qualité de l’expérience des soins et la qualité de vie au travail dans les milieux ruraux, via l’implantation d’un laboratoire vivant en santé dans Charlevoix. Le laboratoire sera un milieu expérimental dynamique et innovant où les patients, les communautés, les professionnels et les décideurs collaboreront pour résoudre les problèmes de leur environnement et imaginer l’hôpital rural de demain. Le laboratoire permettra de coconstruire et tester la pertinence clinique et sociale d’innovations choisies, de documenter leur implantation et de favoriser le transfert vers les milieux similaires. Le financement de l’Alliance santé Québec permettra de soutenir la création d’une équipe interdisciplinaire et intersectorielle à même de structurer, porter et concrétiser le projet de laboratoire vivant. Intégrant une philosophie d’innovation sociale, le projet vise, à terme, des retombées sur la santé et le bien-être de la population vivant en milieu rural ou éloigné, grâce à une perspective de santé durable et de développement des régions. Le projet permettra le renforcement de la recherche en santé rurale en créant un hub pour la recherche et le transfert des connaissances. Les retombées seront également positives pour la région de Charlevoix, qui verra son leadership reconnu et qui bénéficiera des retombées concrètes associées à la création du laboratoire sur l’offre et la qualité des services de santé et sur la vitalité économique.
Philip Jackson et al., Faculté des sciences sociales, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Les technologies immersives et interactives (par exemple, la réalité virtuelle) sont très prometteuses pour transformer les approches thérapeutiques classiques afin de les rendre plus accessibles, efficaces et efficientes. Ces approches de pointes développées en laboratoire ont de la difficulté à se rendre jusqu’aux patients et c’est là un des buts de cette initiative. Nous croyons qu’accroitre la communication et les interactions entre les milieux de recherche, cliniques et industriels permettra le développement et l’accès à ces nouveaux traitements pour le plus grand nombre. Ainsi, TI2PS regroupera des chercheurs et cliniciens issus des facultés de sciences sociales, des sciences et de génie et de médecine de l’Université Laval et des quatre centres de recherche du CIUSSS de la Capitale-Nationale et de nombreux partenaires cliniques et industriels. La présente opportunité de financement nous permettra de préparer une demande de regroupement stratégique afin de soutenir les collaborations et guider le développement de la recherche vers une santé durable. La création de ce réseau supportera notre demande à la Fondation canadienne pour l’innovation (résultats attendus en novembre 2020) afin d’acquérir et de développer les plus récentes infrastructures dans les domaines de la réadaptation, la santé mentale, en jeunesse et famille, et en santé des populations, soit les domaines rassemblés par les quatre centres de recherche du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Célia Matte-Gagné et al., Faculté des sciences sociales, Université Laval, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Ce programme de recherche vise la mise en place d’une infrastructure intersectorielle et interdisciplinaire de recherche en santé durable axée sur une meilleure compréhension des déterminants biologiques et environnementaux de la santé, de la conception à l’âge adulte. Il prend la forme d’un suivi longitudinal d’une cohorte de plusenfants à naître et leur famille. Ces enfants seront évalués périodiquement sur le plan de la croissance à partir de la période prénatale et en période postnatale sur les plans cognitif, social, émotionnel, comportemental, de même qu’au chapitre de la santé mentale et physique. Les mesures des indicateurs de la santé de l’enfant et de ses déterminants seront sélectionnées par un comité d’experts de différentes disciplines sur la base d’études comparables menées au Québec et ailleurs afin d’en favoriser le maillage international. L’utilisation des services publics par les familles et leurs habitudes de vie seront documentées pour évaluer leurs impacts à court et long terme. Cette infrastructure de recherche permettra à un grand nombre de chercheurs de générer de nouvelles connaissances qui feront le pont entre les disciplines et seront d’intérêt pour les professionnels œuvrant auprès des enfants et les décideurs. Elles permettront aussi de mieux comprendre l’efficacité des politiques et services publics et de cibler les programmes de prévention et d’intervention efficaces pour promouvoir la santé durable de l’enfant.
Geneviève Parent et al., Faculté de droit, Université Laval
Notre difficulté à atteindre une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable a un impact extrêmement préoccupant sur la santé humaine et celle de la planète. De plus, la COVID-19 exacerbe les inégalités économiques et révèle les limites du système alimentaire mondialisé (SAM). Alors que notre sécurité alimentaire dépend en majeure partie du SAM, il devient plus que jamais évident que la sécurisation d’un accès équitable à une alimentation de qualité, compatible avec la santé humaine et celle de l’environnement, représente un défi urgent à relever pour les générations présentes et futures. Les chercheurs, de concert avec les parties prenantes de la grande région de Québec, proposent de réfléchir à un système alimentaire territorialisé qui répondra à la volonté d’atteindre plus d’autonomie alimentaire, qui sera en mesure d’assurer la santé des populations et de la planète, tout en démontrant que les systèmes agricoles et alimentaires sont source de valeurs sociales et culturelles, d’emplois et de vitalité économique pour les régions. Le financement obtenu de l’Alliance santé Québec permettra d’entamer ce projet susceptible d’avoir une incidence sociale, environnementale et économique considérable tant au sein de la grande région de Québec et ses 1,3 million d’habitants, que sur la communauté internationale qui entamera en 2021, au sein des Nations Unies, une réflexion sur les systèmes alimentaires.